Gorges du Guiers mort

Les promenades automnales continuent, cette fois-ci dans un coin que j’adore : les gorges du Guiers mort.  La ballade se fait à partir du Pont Saint Bruno les pieds au bord de l’eau, on emprunte la vieille route qu’utilisaient les chartreux au XVème siècle pour monter au Monastère.

Cet ancien chemin construit par les chartreux à partir de 1495 et achevé en 1504 permettait d’acheminer tout ce qui était nécessaire aux moines jusqu’au monastère de la Grande Chartreuse.  C’est en 1856 que ce chemin fut abandonné au profit de la route qui s’appelle aujourd’hui la RD520. Des vieux ponts, vestiges d’un autre temps s’enchaînent jusqu’au pic de l’Oeillette. En parcourant ces lieux, mettez vous dans la peau d’un moine qui grimperait là en hiver sous la neige pour aller passer une vie de solitude au milieu du dessert des chartreux !

Guiers mort automne - Thomas Capelli

Cette zone est très riche en patrimoine culturel, et pourtant elle est peu exploitée en tant que « zone touristique ». On y trouve une multitude de lieux remarquables : 6 ponts classés, et des vestiges de l’époque ou les gorges étaient industrialisées, des vieilles charbonnières, …, Bref tout un pan de notre histoire s’est déroulé dans ces gorges entre Fourvoirie et la Diat.  La randonnée débute au Pont Saint Bruno et descend dans les gorges. on arrive vers le pont le plus ancien :  le pont de la petite vache. Ce pont construit vers l’an 1500 était encore debout il y a deux ans, et sauf hallucination de ma part sil s’est effondré. On traverse ensuite le Pont Pérant, puis la randonnée nous conduit sur le bord du Guiers jusqu’au Pic de L’Oeillette.  Sous monolithe, en 1543, les Chartreux firent construit un fort et une porte pour protéger l’accès au monastère. Le chemin montait ensuite en direction de la prairie de Chartrousette (au dessus du 1er tunnel), pour redescendre vers Pont des allemands.

Gorges du Guiers mort à l'automne - Thomas Capelli

Concernant l’eau, qui est quand même le principal sujet de mes photos en ce moment : Le Guiers mort tirerait son nom du vieux celte « Garou » qui veut dire « eau rapide ». Au XVIIème  siècle le Guiers se serait arrêté de couler suite à une énorme sécheresse. Pour lutter contre le réchauffement climatique, Saint Bruno se mit à prier, et grâce a lui la pluie est revenue et le Guiers s’est remis à couler. En pleine COP21, la chartreuse et Saint Bruno seraient peut être la solution pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Ruisseau chartreuse automne - Thomas Capelli

Cette rivière est loin d’être morte : le débit moyen est compris entre 4 et 5 m3/s, Le débit le plus faible a été enregistré pendant la canicule de 2003 ( 0,3 m3/s,  contre 0,6 m3/s pendant la canicule de 2015). Il n’est pas rare de voire le débit du Guiers frôler la barre des 90 m3/s. Le record enregistré à Saint Laurent du Pont est de 120 m3/s, en 2002. En 2015 nous avons passé deux fois le seuil de crue décennale et une fois le seuil de crue quinquennale. Un débit de 272m3/s a été enregistré à Pont de Beauvoisin lors de la crue du 30 mars 2015 (soit une piscine olympique toute les 10 secondes !).

Guiers mort, Chartreuse - Thomas Capelli

Cette série réalisée sous la pluie n’est pas top, mais dès le lendemain un gros coup de foehn fit tomber toutes les feuilles d’automne… c’était donc trop tard pour les belles couleurs. Assurément le rendez-vous est pris pour l’en prochain.

 

 

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