Sabots de Vénus

La Déesse Vénus, surprise en forêt durant son sommeil aurait oubliée son chausson d’or, c’est de là que le Sabot de vénus tire son nom.

Sabot de Vénus sous le Granier - Thomas Capelli

Sabot de vénus

Le Sabot de vénus est l’une des fleurs les plus rares et les plus belles. Par chance le Parc Naturel régional de Chartreuse possède la plus grande concentration européenne de Sabots de Vénus. On peut la trouver en Montagne entre 1000 et 1400m d’altitude, la floraison s’effectue entre mai et juin. Le sabot de Vénus est classé dans la catégorie « vulnérable » de la liste rouge de la Flore menacée de France,  ce qui signifie selon l’Union International pour l Concervation de la Nature (UICN) qu’elle encoure un risque élevé d’extinction.

Massif de la chartreuse, sabot de vénus  - Thomas Capelli Sabot de Vénus dans le parc naturel régional de chartreuse  - Thomas Capelli

La reproduction de cette plante est très complexe, c’est ce qui la rend si fragile et rare : le sabot a pour vocation d’attirer les insectes, une fois pris au piège à l’intérieur, ils ne peuvent sortir que par un orifice situé à l’arrière du sabot, obligeant les insectes à se charger de pollen. Lorsque l’insecte est attiré par une autre fleur, il retombe dans le piège et ainsi se fait la fécondation.

6-sabot_venus_chartreuse 5-sabot_venusLa germination est encore plus complexe : la graine qui a une durée de vie très courte doit se trouver au contact d’un minuscule champignon (le Rhizoctonia). La graine se développe ensuite pendant 3 ans, puis lors de sa quatrième année, la plante produira ses premières feuilles, et les premières fleurs apparaîtrons au bout de 6 à 15 ans.

Foret du granier et sabots de venus  - Thomas Capelli <<<<<<<<<<<<<<<<<<<sabot de vénus en foret  - Thomas CapelliPour ces raisons il est donc essentiel de ne pas les écraser lorsque l’on va les observer, ou les photographier. Le piétinement des jeunes pousses qui ne font pas encore de fleurs, favorise la régression de l’espèce. Et bien sure il est interdit de les ramasser.

Sabot de vénus chartreuse  - Thomas Capelli

Cueillette des morilles

La morille est sans doutes mon champignon préféré : elles annoncent la fin de l’hiver, les beaux jours, elles peuvent réserver de bonnes comme de mauvaises surprises, et surtout il ne faut pas se le cacher, c’est un très bon champignon !

La morille est l’un des premiers champignons de l’année, après les hygrophores, on commence à en trouver fin mars-début avril. La montée de la sève et l’apparition des premiers bougeons de frênes est un bon indicateur du début de la saison des morilles. Ensuite en suivant la montée en altitude de la végétation, on peut en ramasser quasiment jusqu’au mois de juin. Les meilleures saisons à morilles semblent être après des hivers froids et bien enneigés. Et les plus grosses poussées se font lorsque les nuits sont froides et les journées chaudes et humides. Donc vue les conditions que ce champignon affectionne, la saison 2015 avec un hiver chaud, et un mois d’avril sec ne pouvait pas être bonne !

On trouve différentes sortes de morilles, je vous épargne les noms latins, de toutes façons je ne les connais pas ! Mais en gros en début de saison on trouve les grises et les petites noires, ensuite les morilles de sapin (ou coniques) qui sont des grosses morilles noires, et en fin de saison les grosses jaunes (ou blondes). 

morille dans le massif de la chartreuse - Thomas Capelli

Comment trouver des morilles ?

La morille est le seul champignon capable de pousser dans des endroits improbables et capable d’être absente dans les endroits réunissant toutes les conditions idéales à son développement ! La cueillette est assez aléatoire vous pouvez en trouver 500gr un jour et revenir 3 jours plus tard sans voir la queue d’une morille. Les gros ramasseurs fréquentent leurs coins 2 à 3 fois par semaine, donc si vous n’êtes pas retraités ou chômeur, il sera difficile d’en ramasser des kilos !

ll y a quelques règles à appliquer pour ramasser les morilles : premièrement il faut prospecter lentement. Après m’être fait engueuler pendant plusieurs années par mon grand père à coups de « Nom de gû !!! c’est pas en courant que te vas trouver des morilles !« . j’ai fini par adopter une marche très lente ! La couleur et le mimétisme des morilles avec la végétation les rendent difficiles à voir ! Deuxièmement il faut les chercher par terre, mais aussi regarder en l’air car la présence de certains arbres sont de bons indicateurs de coins à morilles…. Même si j’ai eus également doit à des  « Nom de gû !!! les morilles ne poussent pas dans les arbres !« … heureusement qu’il est patient avec moi le grand père pour me transmettre ses coins !

morille noir- Thomas Capelli

Ou trouver des morilles ?

Comme je le disais plus haut, la morille présente la caractéristique de pousser dans les coins les plus inattendus. vous entendrez des gens dire qu’ils en trouvent dans leurs jardins, on peut en trouver au milieu des près, à quelques mètres des routes, …

A côté de ces coins « exotiques », on peut également regarder dans les lisères de forêts, les vergers, les broussailles, au bord des ruisseaux, … Les morilles aiment aussi pousser dans les ruines de maisons anciennes, les coupes de bois récentes dans lesquelles les sols ont été brassés, et dans les coins où des gens ont fait un feu.

La morille apprécie tout particulièrement certains arbres : les sapins et les frênes sont ses préférés, le pommier est aussi à surveiller, j’ai le souvenir d’une cueillette mémorable de grosses jaunes sous des pommiers ! Cette liste n’est pas exhaustive.

morille de sapin - Thomas Capelli

Comment conserver les morilles :

En ce qui concerne la conservation des morilles il y a plusieurs écoles : l’idéal est quand même de les consommer fraîchement ramassées ! Ensuite soit les faire sécher, soit les faire blanchir et les congeler. J’avoue préférer la congélation, mais si vous possédez un déshydrateur, la première option est préférable.

morilles - Thomas Capelli

 Comment cuisiner les morilles ?

Tout d’abord, souvenez-vous que les morilles contiennent des substances toxiques, elles perdent leurs toxicité pendant la cuisson. Pensez donc toujours à bien cuire vos morilles pendant au moins un quart d’heure avant de les consommer. Ensuite pour les recettes chacun ses goûts, en omelette, avec un risotto, avec une viande…. Personnellement je préfère les manger à la crème avec une bonne viande.

ceuillette de morilles - Thomas Capelli

 Dernières remarques :

– Soyez vigilent car récolte de morilles peut aussi être synonyme de récolte de tiques, alors en rentrant, inspection générale !

– Gaffe aussi aux propriétaires des forets, j’ai le souvenir de m’être fait menacer par une vieille avec son bâton et son opinel car j’étais chez elle… ça va je cours vite et puis j’avais fini ma cueillette…  mais dans certains coins c’est avec le fusil que les propriétaires vous feront partir !

 

Brame 2014 (5) : Mon plus beau souvenir

Le brame est désormais terminé. En ce moment, je cours après un animal encore plus mythique que le cerf… j’espère pouvoir vous en montrer plus bientôt ! Depuis le début du mois d’octobre je vous ai présenté tous les cerf que j’ai rencontré pendant cette saison du brame : du plus bizarre, au plus téméraire ! J’ai bien évidement gardé celui qui est mon préféré pour la fin. Ce majestueux 12 cors, je ne suis pas prêt de l’oublier. Costaud, massif, le regard noble, il avait tout pour régner sur la place de brame. Il était le maître des biches pendant un bon moment, repoussant tout ses assaillants. Il bramait jour et nuit, et certains combats ont été d’une intensité énorme ! J’ai eus le privilège d’entendre à 2 reprises des combats d’environ 5 minutes, hélas ils se sont passés dans le bois… et un soir, j’ai même pu en observer un dans une obscurité quasi totale, j’en ai encore des frissons. J’ai assisté à son éviction, après de longues minutes de combat, sans doute trop fatigué pour résister plus. C’est le tout premier cerf que je vous ai présenté qui l’a battu.

— La rencontre —

Vision magique : il reste là face à moi, ne me repère pas, il est trop occupé par les biches qui sont dans mon dos. Il brame sans s’arrêter pendant plusieurs minutes. Il fait déjà très sombre mais à 6400 et même 8000 isos, mon boitier s’en sort pas trop mal alors je continue de shooter.

Photo d'un cerf 12 cors en plein brame - Thomas CAPELLI photo d'un cerf  - Thomas CAPELLI Brame du cerf en chartreuse  - Thomas CAPELLI

Il passe un première fois devant moi en courant après une biche…. première frayeur : il ne me voit pas et à 2m près il me marchait dessus. j’envisage même de grimper dans le sapin sous lequel je suis. Peu après il ressort dans la clairière, Il est à environ 20m de moi mais je l’entends souffler tellement il est excité.

cerf elaphe  - Thomas CAPELLI

Il s’avance à nouveau vers moi, et je suis cerné par les biches et les faons. Je ne fais pas le malin, et me sens de moins en moins rassuré.

sa majesté le cerf  - Thomas CAPELLI brame du cerf en chartreuse  - Thomas CAPELLI

Il fonce une dernière fois vers moi, et passe encore en fois tout proche en bramant. Puis rentre dans le bois avec les biches. Ni une ni deux, je prends mes affaires et quitte la place à toute vitesse ! Après m’être éloigné d’une centaine de mètre, je le vois ressortir, j’en profite pour reprendre mes esprits et le contemple pendant de longues minutes, aux jumelles.

le cri du cerf  - Thomas CAPELLI

Cette saison de brame m’aura laissé de nombreux souvenirs. Je n’ai pas forcément fait beaucoup d’observations puisque environ 2/3 des images ont été réalisées au cours d’une seule et même soirée, mais quelle soirée ! Restera toutes ces ambiances que seule cette période de l’automne nous apporte : le chant des chouettes au petit matin, ces rencontres avec d’autres animaux, ces moments passés à écouter bramer et à imaginer ce qui se passe dans le bois… Je pourrais en écrire des centaines de lignes. Le rendez vous est pris pour l’an prochain, en espérant retrouver tous les protagonistes.

Brame 2014 (4) : mon copain !

Quatrième et avant dernier article sur le Brame en Chartreuse. Aujourd’hui je vous présente un jeune cerf. Je l’ai surnommé « copain », parque je l’ai vu plusieurs fois et qu’à chaque reprise il était complètement indifférent à ma présence. Il pouvait passer à 2m de moi, sans me porter aucune attention, j’aurais presque pu le toucher ! Il était obnubilé par les biches, et portait le peu d’attention qu’il lui restait aux grand cerfs, car en courtisant les femelles, ce jeune risquait sa peau ! C’est un jeune cerf avec 10 cors, j’espère que je le recroiserais à l’avenir car il deviendra un magnifique grand cerf étant donné les cornes qu’il a déjà !

La première fois que je l’ai vu, il courrait après une biche, j’ai bien cru qu’il me fonçait dessus !
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La seconde fois, il est sorti dans mon dos, puis est resté longtemps à écouter les autres cerfs qui bramaient autour.
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Ensuite il était en plein milieu de la clairière mais semblait tétanisé par la peur, le premier cerf que je vous ai présenté se trouvait au dessus de lui, derrière les sapins, et un autre cerf (que je vous présenterais plus tard) se trouvait derrière lui !

5-cerf_regard_chartreuse

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Brame 2104 (3) : Tête Bizarde

Dans un précédent article, je vous ai présenté le maître de la place de brame.  Je vous présente désormais un cerf un  peu particulier : on appelle ça une tête bizarde. Cela ne vient pas de sa superbe coiffure en feuilles de noisetiers 100% chartreuse ! Si vous regardez attentivement, ce cerf a trois bois, il a un andouiller sur son côté gauche qui a poussé vers le bas. J’avais déjà croisé un cerf avec une tête bizarde l’an passé, il présentait simplement une asymétrie des bois.

L’origine d’une tête bizarde peut être due à un choc ou à une fracture d’un bois  pendant la période de croissance, lorsqu’il est encore en velours. Dans ce cas, les bois qui ne sont qu’en cours de minéralisation se déforment ou se cassent facilement. Elle pourrait également être due à une blessure ou fracture, le cerf garderait alors l’essentiel des minéraux et du calcium pour la guérison de sa blessure, et donnerait aux bois moins de minéraux qu’il n’en faudrait pour une bonne croissance. Ou alors une tête bizarde peut dans certains cas être due à des maladies. Celui là semble en bonne santé, donc on peut exclure la dernière hypothèse.

brame du cerf en chartreuse - Thomas CapelliiCerf elaphe - parc naturel régional de la chartreuse - Thomas Capelli— A suivre —