La morille est sans doutes mon champignon préféré : elles annoncent la fin de l’hiver, les beaux jours, elles peuvent réserver de bonnes comme de mauvaises surprises, et surtout il ne faut pas se le cacher, c’est un très bon champignon !
La morille est l’un des premiers champignons de l’année, après les hygrophores, on commence à en trouver fin mars-début avril. La montée de la sève et l’apparition des premiers bougeons de frênes est un bon indicateur du début de la saison des morilles. Ensuite en suivant la montée en altitude de la végétation, on peut en ramasser quasiment jusqu’au mois de juin. Les meilleures saisons à morilles semblent être après des hivers froids et bien enneigés. Et les plus grosses poussées se font lorsque les nuits sont froides et les journées chaudes et humides. Donc vue les conditions que ce champignon affectionne, la saison 2015 avec un hiver chaud, et un mois d’avril sec ne pouvait pas être bonne !
On trouve différentes sortes de morilles, je vous épargne les noms latins, de toutes façons je ne les connais pas ! Mais en gros en début de saison on trouve les grises et les petites noires, ensuite les morilles de sapin (ou coniques) qui sont des grosses morilles noires, et en fin de saison les grosses jaunes (ou blondes).
Comment trouver des morilles ?
La morille est le seul champignon capable de pousser dans des endroits improbables et capable d’être absente dans les endroits réunissant toutes les conditions idéales à son développement ! La cueillette est assez aléatoire vous pouvez en trouver 500gr un jour et revenir 3 jours plus tard sans voir la queue d’une morille. Les gros ramasseurs fréquentent leurs coins 2 à 3 fois par semaine, donc si vous n’êtes pas retraités ou chômeur, il sera difficile d’en ramasser des kilos !
ll y a quelques règles à appliquer pour ramasser les morilles : premièrement il faut prospecter lentement. Après m’être fait engueuler pendant plusieurs années par mon grand père à coups de « Nom de gû !!! c’est pas en courant que te vas trouver des morilles !« . j’ai fini par adopter une marche très lente ! La couleur et le mimétisme des morilles avec la végétation les rendent difficiles à voir ! Deuxièmement il faut les chercher par terre, mais aussi regarder en l’air car la présence de certains arbres sont de bons indicateurs de coins à morilles…. Même si j’ai eus également doit à des « Nom de gû !!! les morilles ne poussent pas dans les arbres !« … heureusement qu’il est patient avec moi le grand père pour me transmettre ses coins !
Ou trouver des morilles ?
Comme je le disais plus haut, la morille présente la caractéristique de pousser dans les coins les plus inattendus. vous entendrez des gens dire qu’ils en trouvent dans leurs jardins, on peut en trouver au milieu des près, à quelques mètres des routes, …
A côté de ces coins « exotiques », on peut également regarder dans les lisères de forêts, les vergers, les broussailles, au bord des ruisseaux, … Les morilles aiment aussi pousser dans les ruines de maisons anciennes, les coupes de bois récentes dans lesquelles les sols ont été brassés, et dans les coins où des gens ont fait un feu.
La morille apprécie tout particulièrement certains arbres : les sapins et les frênes sont ses préférés, le pommier est aussi à surveiller, j’ai le souvenir d’une cueillette mémorable de grosses jaunes sous des pommiers ! Cette liste n’est pas exhaustive.
Comment conserver les morilles :
En ce qui concerne la conservation des morilles il y a plusieurs écoles : l’idéal est quand même de les consommer fraîchement ramassées ! Ensuite soit les faire sécher, soit les faire blanchir et les congeler. J’avoue préférer la congélation, mais si vous possédez un déshydrateur, la première option est préférable.
Comment cuisiner les morilles ?
Tout d’abord, souvenez-vous que les morilles contiennent des substances toxiques, elles perdent leurs toxicité pendant la cuisson. Pensez donc toujours à bien cuire vos morilles pendant au moins un quart d’heure avant de les consommer. Ensuite pour les recettes chacun ses goûts, en omelette, avec un risotto, avec une viande…. Personnellement je préfère les manger à la crème avec une bonne viande.
Dernières remarques :
– Soyez vigilent car récolte de morilles peut aussi être synonyme de récolte de tiques, alors en rentrant, inspection générale !
– Gaffe aussi aux propriétaires des forets, j’ai le souvenir de m’être fait menacer par une vieille avec son bâton et son opinel car j’étais chez elle… ça va je cours vite et puis j’avais fini ma cueillette… mais dans certains coins c’est avec le fusil que les propriétaires vous feront partir !
Ping : Morilles, cuvée 2016 | Thomas Capelli Photos Chartreuse