Aigle Royal

L’aigle Royal est le plus grand des aigles d’europe, son plumage est brun-roux et le dessous des ailes est plutôt beige, sa tête est de couleur claire, et sa queue légèrement rayée. Il mesure jusqu’à 2m10 d’envergure pour les mâles et 2m30 pour les femelles. Comme tous les rapaces, les couples d’aigles royaux sont unis pour la vie et fréquentent les mêmes zones de nidification d’une année sur l’autre. La ponte des œufs à lieu en mars-avril et l’éclosion des petits 45 jours plus tard. L’aigle royal est l’un des prédateurs les plus puissants dans le monde aviaire. Bien qu’il montre localement de fortes préférences pour certaines proies, l’aigle royal est avant tout un opportuniste qui chasse tout animal de petite ou de moyenne taille qu’il peut rencontrer :  du tétras lyre aux jeunes chamois, en passant par les marmottes et les lièvres. (soucres : wikipédia, LPO mission rapaces)

On estime sa population en France à un peu moins de 300 couple dont un peu plus de la moitiés ds effectifs se trouve dans les Alpes.  En Chartreuse on estime qu’il y a environ 3 ou 4 couples d’aigles. L’effectif de la population augmente en même temps que l’effectif de la population de marmottes. Mais il est assez difficile de trouver des informations fiables et récentes sur ses effectifs. (si vous avez accès à des statistiques je suis preneur…)

En me promenant dans un alpage du massif, j’observe un gros rapace voler. Je tente de prendre une photo pour l’identifier, lorsque je me rends compte qu’il s’agit d’un aigle. il est trop loin pour faire des photos : dommage. Je prends donc quelques minutes pour l’observer. Quand soudain un second aigle me passe au dessus de ma tête à moins de 5m de moi. Il est arrivé dans mon dos, je n’ai rien vu venir, rien entendu non-plus. J’ai d’abord sursauter, puis j’ai baissé la tête (réaction primitive et complètement inutile, j’avoue !). J’ai même pas eus le temps d’enlever le télé-convertisseur de mon boitier. Résultat j’ai galéré à faire quelques photos en vol en mise au point manuelle !

Aigle royal dans le parc naturel régional de chartreuse Aigle Royal dans le massif de la chartreuse Aigle royal survolant la chartreuseCette rencontre est vraiment le fruit du hasard, et même si la qualité des photos n’est pas présente, le souvenir restera mémorable ! J’ai déjà vu des aigles royaux dans d’autres massif mais c’est la première fois que j’en vois en chartreuse et surtout la première fois que j’en vois aussi proche de moi ! La présence d’un couple signifie peut être qu’ils sont en train de nicher. J’aurais donc peut être la chance de les recroiser… l’espoir fait vivre ! En attendant, je garderais précieusement ses quelques minutes en compagnie des aigles dans ma mémoire !

Condamné

Ce mouflon croisé la semaine dernière est condamné : pour l’instant il se porte plutôt bien, mais ses cornes ont mal poussé et il est borgne : la corne gauche a déjà perforé son œil et celle de droite commence à perforer sa cloison nasale. Il présente des comportements anormaux : il ne sais plus courir, il saute sur place lorsqu’il sent un danger. Il vit seul et à l’écart des femelles, et du troupeau des mâles. A plus ou moins long terme, il se retrouvera complètement aveugle, et risque soit de chuter d’une vire, soit de contracter un infection, soit d’être une proie facile pour un prédateur.

photographie d'un mouflon de chartreuse borgne...Des anomalies de ce type sont fréquentes chez les mouflons :  Est-ce à cause de l’origine de l’espèce ? Ou est-ce à cause de problèmes de consanguinité ? Je ne sais pas. Mes observations montrent qu’il y a peu de brassage entre les troupeaux de mouflons : les mêmes mâles restent avec les mêmes groupes de femelles, et donc logiquement au bout d’un certain temps, il n’y a plus de « brassage génétique ».

photographie d'un moufon de chartreuse aveugle car ses cornes ont mal pousées photographie d'un moufon de chartreuse aveugle car ses cornes ont mal pouséesJ’ai effectué quelques recherches sur internet à propos des mouflons, et de leur réintroduction dans le parc naturel régional de chartreuse, voici ce que j’ai trouvé :

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage indique en 2004 dans sa fiche sur le « Mouflon méditerranéen » : 

« Les Mouflons introduits en Europe et plus ou moins hybridés avec des moutons domestiques ou d’autres Mouflons sont regroupés et nettement distingués sous l’appellation de « Mouflon méditerranéen » (O. g. musimon x Ovis sp.). » […] L’histoire du mouflon méditerranéen est essentiellement cynégétique. […]

Les animaux provenaient :

  • de Corse (Bavella), via Cadarache à partir de 1949.
  • des réserves nationales de chasse de Chambord (1950-1970), des Bauges (1960-1988) et du Caroux-Espinouse (à partir de 1974) pour l’essentiel, mais également de parcs zoologiques et enclos divers. Ces individus étaient des hybrides.

 En effet, si les mouflons de Cadarache ont pour origine probable des animaux capturés en Corse, il n’en est pas de même de ceux de Chambord. La population de cet enclos, à l’origine de celle des Bauges entre autres, a été constituée à la fois à partir d’animaux prélevés en Corse, au Jardin des Plantes, au Zoo de Vincennes et en Tchécoslovaquie. »

Concernant les mouflons de chartreuse, je suis arrivé à mettre la main sur une lettre de 1967 de la Revue Forestière Française, dans laquelle J. Brossier, ingénieur en chef du Génie Rural des Eaux et Forets explique à propos des mouflons de Chartreuse :

« L’introduction du grand cerf est une magnifique réussite à l’actif du C.S.C, comme à celui du service local ; elle nous a conduit à prendre en 1965 l’initiative d’un lâcher de mouflons.
A proximité de la Chartreuse, dans la réserve nationale des Bauges est, en effet, constituée la plus belle réserve de mouflons des Alpes françaises ; la similitude du sol et du climat était une garantie de réussite. Sous réserve que les animaux s’implantent dans une région riche en alpages découverts, les dégâts forestiers semblent faibles. L’intérêt touristique du mouflon, plus visible pour les promeneurs, semble particulier. Nous avons donc proposé au C.S.C, son introduction dans le massif de la Grande-Sure, riche en alpages, en limite occidentale du massif.
Le 4 janvier 1967, 11 animaux dont 1 seul bouc étaient libérés de leurs caisses aux Trois-
Fontaines, au pied de la face Sud de la Sure. Depuis cette date, leur comportement est très favorable. La recharge de 2 ou 3 mâles est néanmoins indispensable si on veut obtenir un succès rapide. »

Il y a sans doutes eus d’autres introductions de mouflons sur le massif de la Sure (et sur les hauts plateaux,), et mes connaissances ne permettent pas de tirer des conclusions. Mais si à l’origine de l’espèce les animaux provenaient d’hybrides (souche mouflons et moutons) , et qu’ensuite les mouflons introduits en chartreuse provenaient d’une même souche (Réserve des Bauges), on peut penser qu’ils sont  fragiles sur le plan génétique. Ce qui pourrait expliquer que certains mouflons présentent des anomalies (pelage de moutons, ou cornes bizarres, femelles à cornes, …). Dans tous les cas pour ce mouflon borgne, la sélection naturelle aura raison de lui. Et comme le dit le proverbe : « Au royaume des aveugles les borgnes sont les rois ! ».